Il y a quelques mois, pour la première fois depuis le 6 mai, j'ai eu peur. Débrief.

Vu aujourd'hui quelques reportages sur les nappys et autres protagonistes de la jeunesse dorée parisienne ; envie de vomir, de brûler des voitures, d'écrire des tracts, de manifester, d'incendier des bus moi aussi. Si longtemps j'ai côtoyé une infime partie de cette couche sociale infâme, sans caractère, livrée à sa propre bêtise et couchant avec son immonde insignifiance, trop longtemps j'ai laissé entrer dans ma vie ces personnages sans prénom, ces modèles d'indécence et d'obscénité, trop longtemps j'ai refusé de croire qu'ils salissaient la démocratie et vomissaient sur le caviar de la culture, trop de fois j'ai fermé les yeux, refusant de croire que chacun de nous pouvait lire dans leur brillant avenir son injuste déchéance. Des envies de meurtre, voire de suicide intellectuel, je ne sais que choisir, tout ce qu'il nous reste c'est la lutte, celle que nos parents nous ont enseignée, celle qu'ils ont tenté de nous inculquer envers et contre tout. Moi il me reste les ordures, les sandwichs, la caisse, les bars glauques et ma haine des pink floyd. Il me reste ma voix, ou plutôt mon silence face à tous ces cons, il me reste ma dignité et un gros fuck qui leur est tout adressé.

Ps : une pensée pour Pierre et Jean Sarkozy (Maupassant, quand tu nous tiens !) coincés avec David Martinon à Neuilly. Conseillons leur un épisode un peu pudico-trashy de Gossip Girl : un peu de bling bling dans ce monde de brutes, c'est si bon ! Bon pouvoir d'achat les amis - que dis-je, camarades ! - , et à bientôt !